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Dernière convention

Convention de la dernière chance, qui avant son terme connaîtra une pénurie dont peu encore imaginent l’importance. Nos syndicats en parlent si peu qu’on se demande s’ils y croient. La médecine libérale peut en sortir guérie ou elle ne sera peut être plus dans 5 ans.

Cette convention doit absolument en tenir compte, et pour en tenir compte, tout doit être fait pour ménager les médecins qui resteront, ne pas les faire fuir, ne pas les rendre malades, ne pas faire fuir non plus les jeunes devant l’importance du travail à faire.

Rendre la médecine libérale attractive, c’est des honoraires décents et libérer du temps de travail consacré à la médecine au lieu de continuer dans l’administratif asphyxiant. Tout le reste des discussions est sans objet et là pour amuser la galerie.

Ramenons la consultation à sa vraie valeur. Aujourd’hui 35 euros avec toutes les primes disait la ministre, alors cela doit être 35 euros nets. Réaffectons toutes ces primes à la valeur de l’acte dont le tarif est devenu dégradant et malsain, cela fera aussi moins de contraintes. Les médecins ne doivent pas être des chasseurs de primes devenues tellement complexes et multiples que certaines sont ignorées.

Si on veut être sincèrement incitatif, joignons les actes à la parole, passons à 40 euros. Les Français ne peuvent pas payer ? Mensonge : 25 euros remboursés par la SS et le reste par les mutuelles, n’oublions pas qu’elles ont été rendues obligatoires, donc cela « ne coûtera rien ». Les mutuelles sont riches, très riches, tellement qu’on ne les oblige pas à publier leurs comptes pour qu’on ne le sache pas. Si jusqu’à maintenant elles ont été choyées, il va devenir vital maintenant de s’occuper des médecins au lieu de leurs finances. Un peu plus de soins, un peu moins de frais et de politique.

Donnons aussi un espace de liberté à tous, car la consultation de 5 minutes pour un renouvellement ou celle de 45 mn n’ont pas la même valeur, donnons un sens à la consultation et à sa rémunération. La bonification, l’espace de liberté, peuvent être remplacées par l’idée de tarifs différents au delà des 35 heures, les français très attachés à cette « avancée sociale » le trouveront légitime. La discussion est ouverte, il y a nombre de possibilités, encore faut-il en percevoir la nécessité et avoir la volonté de ne pas faire une fois de plus semblant de traiter les problèmes.

Cessons aussi de faire supporter aux médecins ces pseudo simplifications qui compliquent (comme le TPG à récupérer auprès de 500 mutuelles), cessons d’augmenter les contraintes, repasser un examen tous les 6 ans et bien d’autre qui s’accumulent et détournent de la présence auprès des patients.

Pour toutes les démarches administratives, faisons de la bonne médecine : avant de prescrire un examen je me posais toujours les questions : est-ce que cela changera mon diagnostic ? Est-ce que cela changera mon traitement ? Si la réponse est chaque fois non, je ne prescris pas. Ici il faut faire de même, prendre les contraintes une par une, se poser les questions : est-ce que cela aide le médecin ? Est-ce que cela contribue à une meilleure médecine ? Si par contre cela n’aide que la SS, les mutuelles et les assurés (pas les malades), qu’ils s’occupent de leurs problèmes.

Les solutions pour sauver la médecine libérale sont connues si on enlève ses oeillères, leur coût est presque neutre et dérisoire face aux enjeux. Manque la volonté politique et des défenseurs visionnaires, convaincus et crédibles.

Gérard Maudrux

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3 commentaires

  1. bravo pour votre action et on espère la poursuite du blog.les syndicats sont trop timides ou muets sur les éléments fondamentaux ( hormis le SML ).Demandez aux radiologues qui sont obligés de pratiquer le TP depuis longtemps le coût en personnel et en perte financière !

  2. Le DR Maudrux revient aux fondamentaux: des idées simples, claires, faciles à mettre en œuvre. .c’est à dire le contraire des besoins technocratiques!
    Malheureusement les syndicats se laisseront embobiner et les médecins libéraux finiront comme les agriculteurs: ils ne pourront plus vivre de leur travail.