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25 euros de force

Après 15 jours, aucune idée du résultat de ce mouvement, pas d’info, pas de bilan, pas de cris de victoire de la part des lanceurs. En général cela veut dire : pas bon signe.

J’étais plus que sceptique devant ce mot d’ordre, malgré sa légitimité concernant les médecins, car illégitime de la part des lanceurs. La « grève » n’est pas dans la culture du médecin, mais pour une fois elle aurait pu prendre vu l’état d’exaspération.

Quelle était la crédibilité des lanceurs, qui ont signé convention après convention, chaque fois validant les tarifs appliqués à ce jour. Comment être crédible quand on lance un mot d’ordre contre ses propres décisions, en demandant aux autres de prendre un risque qu’ils n’ont pas voulu prendre eux mêmes lors des signatures, de peur de voir les subsides faisant vivre leur structure (et eux) disparaître.

Pourquoi lancer aussi ce mouvement alors que de nouvelles négociations ont démarré et que les 2 euros de plus, notoirement insuffisants,  sont un minimum dont on imagine mal qu’ils ne soient pas acquis ? De toutes manières ce n’est pas 2 euros de plus (en échange de quelles nouvelles contraintes ?), qui règleront le problème.

 

Gérard Maudrux

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26 commentaires

  1. premiers honoraires conventionnés 1963 soit 13 francs 1963 égalent 17 euros de maintenant soit + 6 euros en cinquante trois ans cela vous donne une idée des largesses de la CNAM.
    Dans le même temps le salaire moyen a été multiplié par 24 
    la consultation seulement de 1.35
    (13 francs de 1963 c’est pas deux euros mais bien 17 euros actuels compte tenu de la dévaluation du franc et de l’inflation )

  2. Merci de nous avoir défendu pendant toutes ces années.
    Merci pour ce blog d’espérance.
    Je constate avec grand plaisir que la verve est toujours là.

  3. MERCI gérard pour le magnifique travail que tu as fait pour nous .le socialisme et ses ersatz médicaux étant le triomphe de la médiocrité il est normal qu’ils aient voulu ta peau; hélas ils l’ont eu ! amitiés

  4. ridicule : je suis en secteur trois depuis 35 ans; je refuse tous les jours de nouveaux patients. mais il faut être efficace…et homéopathe.
    lauher

    • IL y a en a beaucoup comme vous!ils se sentent perdus et non considérés,alors ils ne perdent rien et sont mieux considérés et soignés avec un CS3!

  5. je trouve lamentable la réflexion sur les en Mercedes, qu’en a ceux qui menacent de travailler hors convention allez-y, vous n’auraient plus un seul patient!!

    • ti crois ça. mime pas peur! on écrit: vous n’aurez plus un seul patient…

      C’est une blague je pense. je suis en secteur 2 à 80 euros la consultation et je ne sais plus ou donner de la tête. bon d’accord je suis chirurgien mais je ne vois pas ou est le problème. Les patients veulent bien se faire soigner. Ils s’en foutent de payer

  6. Les spécialistes en secteur 1 sont toujours les grands oubliés
    Nos honoraires de consultation sont bloqués , eux depuis 10 ans et les actes techniques depuis beaucoup plus de temps !!!
    Et nous ne pouvons pas compter , comme c’est le cas pour les generalistes sur un complement apporté par la ROSP ………
    pourquoi nos syndicats ne defendent ils jamais les interéts des specialistes secteur 1 ?

    • Il faut leur demander. Ils ont sans doute peur des propos de MG dont la politique est clairement assumée : que les MG S1, et rien d’autre.

  7. Si les syndicats médicaux avaient correctement défendus “La Médecine Générale” il y a vingt deux ans : j’en serais encore à la pratiquer avec plaisir et impication !
    C’est une des raisons qui m’ont fait quitter l’exercice Libéral (la clairvoyance est toujours utile, mais parfois difficile à vivre !)

  8. Je suis passé a 25 et je mets 2€ de côté par acte sur un livret. 6000×2 = 12000€ par an soit ce que verse la caisse pour mes cotisations URSSAF. Si la caisse me sanctionne le bilan sera zéro mais j aurais eu le plaisir de me faire honnorer comme il se doit. Bref une opération de dignité sans risque.

  9. Mettre en avant le problème des tarifs, même parfaitement justifié, est l’arbre qui cache la forêt, car le vrai grand problème est le malaise général lié au plan de santé du gouvernement, à la convention elle-même et, peut-être aussi, la déontologie qui serait atteinte.

  10. 2 € ! incroyable ! en arriver à demander 2 € de plus ….C’est faire l’aumône.
    Une consultation normalement évaluée devrait être de 50 – 55 € pour s’aligner sur les standards européens les plus bas.
    La seule alternative est bien le déconventionnement pour l’obtenir. Et rien ne sert de voiler la face en attendant des jours meilleurs, des lendemains d’élections improbables ….Quand le tiers payant obligatoire socialiste entrera en action, non seulement les honoraires seront au même niveau mais en plus les retards de règlements voire les défauts de règlements, mettront en difficulté financière beaucoup de cabinets.
    Le seul mot d’ordre qui vaille la peine d’être suivi est le déconventionnement et la correcte évaluation d’une consultation: au moins 50 – 55 €

    • bravo pour ce commentaire d’un médecin libéral…
      mais la majorité des médecins en France ont plutôt l’aversion du risque et c’est pourquoi ils ne bougeront pas!

  11. Ca fait plaisir de voir arriver dans le paysage médiatico journalistique un expert tel que notre confrère G. Maudrux. Ses avis seront toutefois à analyser. Il est souhaitable, pour lui-même surtout, qu’ils adoptent une sorte de devoir de réserve et de modération, afin que ne lui soit pas fait le procès mauvais et (trop facile, mais vus ses nombreux détracteurs …? ) du règlement de comptes. Mais oui, je serai un lecteur assidu de votre blog, cher Président. Un anesthésiste retraité.

    • Je suis passée à 25€ en juillet et j’ai reçu une lettre de menace de la Sécu en octobre qui ma contrainte à reprendre à 23€ sous peine de sanctions!…

    • Tant pis pour les procès (d’intention), tant que ce sont des faits, rien que des faits, la vérité, rien que la vérité. Certes une vision ou interprétation parfois différente, mais je revendique ma liberté de penser et accepte que tout le monde ne pense pas comme moi et que l’on me critique si je me trompe. C’est en ayant plusieurs points de vue que l’on s’enrichit. Merci du conseil sincère.

  12. Oui, surtout ne demandez pas les 2€ de plus.
    Je le fais depuis le 4/01/16, et ça se passe très bien. Les patients trouvent normal que les tarifs augmentent, les mutuelles payent en général. Même une association locale de tutelle (pour quelques patients handicapés) a accepté de me les régler. Par contre, je reste à 23€ pour le étudiants, les CMU (Sauf ceux qui roulent en Mercedes, il y en a!), et ceux qui n’ont pas de mutuelle, soit environ le tiers de ma patientèle.
    Mais heureusement qu’on n’est qu’une poignée à le demander, comme ça la caisse nous fiche la paix.
    Quoique, si le mouvement était massif (plus de 70% de dépasseurs), la caisse serait bien obligée de plier. Mais ce serait un rêve, au pays des veaux et des 500 fromages!
    Donc oui, restez à 23€, et attendez que Marisol soit touchée par la grâce sur le chemin de Damas 🙂
    Fabien Foesser, généraliste secteur 1 depuis 28 ans

    • Nous y sommes. Je suis à Barentin, l’un des plus jeunes médecins, et bien sûr le seul à être passé à 25€. Mes confrères tremblent, face aux caisses, face à leurs patients. Pendant ce temps, nous mourrons : La région manque de 700 MG.
      Le déconventionnement ? J’y pense tous les jours en me rasant. Alors je me suis organisé, et malgré que je sois passionné par mon métier, l’usure m’a poussé à trouver une seconde profession, chef d’entreprise. Une sorte de bouffée d’air…. et surtout, un filet si jamais cela se passait mal lors d’un éventuel déconventionnement au passage d’un tiers payant