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Le grand débat qui fait atchoum ! A vos souhaits.


La montagne vient d’accoucher d’une souris. Un « grand débat », plus d’un million et demi de participations, une montagne de doléances, pour quel résultat ? Une petite souris qui file on ne sait où.

J’attendais un catalogue, une synthèse de ces revendications, rien. J’attendais des conclusions, une direction, des grands projets, rien. Des promesses pour demain, un concours de souhaits. Un Président qui dit régulièrement « je souhaite », moi aussi je souhaite, les Français aussi souhaitent, mais faire de la politique, gouverner un pays, ce n’est pas se contenter de conjuguer le verbe souhaiter. On souhaite, mais on ne dit pas comment faire, car on ne sait pas comment faire.

Beaucoup d’incohérences, montrant que l’on ne sait pas où on va. Financer une baisse d’impôts en travaillant plus, cela veut dire gagner plus et donc payer plus d’impôts. On baisse le taux mais on augmente l’assiette ?  On promet mais on revient sur des souhaits précédents comme diminuer de 120 000 le nombre de fonctionnaires, cela veut dire que la réduction des dépenses n’est plus une priorité ? En quoi diminuer de 25% les députés vont changer quoi que ce soit ? En quoi augmenter les membres du Conseil Economique va changer quoi que ce soit, cet organisme ne servant à rien, il faut le supprimer. On confond démocratie et démagogie. Y mettre 150 citoyens tirés au sort au lieu de nommer sur compétences, on est aussi toujours dans la lignée des concours remplacés par un tirage au sort ! Décider, faire des propositions venant de personnes qui ne connaissent rien du sujet, on est bien dans le fonctionnement de l’énarchie ! Supprimer l’ENA pour le remplacer par autre chose ne sert à rien non plus, le problème restera le même. C’est l’embauche systématique, à vie, de personnes sans expérience, sans compétences, le népotisme qu’il faut supprimer.

Pour les retraites, mêmes promesses, mêmes incohérences, mais rien de concret pour les retraités. Revaloriser seulement les basses retraites ? Comment ? Il y a des règles de calcul, les 25 meilleures années, ces règles sont les même pour tous, idem dans les systèmes par points : comment sans changer les lois ? (NB : il a bien dit je souhaite, pas je ferai). Revaloriser, oui, mais qui va payer, sinon les intéressés ? Réindexer à partir de 2021 ? Ce n’est pas une promesse car la sous indexation du dernier PLFSS n’était votée que pour 2 ans et a été censuré pour l’an prochain par le Conseil Constitutionnel ! Ce n’est donc pas une nouveauté, mais une obligation. Enfin pour ce qui est de la mesure qui revient à augmenter le minimum vieillesse de 25 à 30%, je ne suis pas contre, mais tant qu’on ne dit pas comment on finance, cela reste un souhait de plus, des paroles en l’air.

Quant au tollé de l’opposition, il n’est pas plus cohérent sur les retraites, leurs propos rivalisent d’incompétence. A les entendre, ils revaloriseraient, ils distribueraient, sans dire où ils trouveraient l’argent. J’ai déjà expliqué qu’allonger la durée ne faisait que repousser le problème, de plus donner plus pendant moins longtemps, ou donner moins pendant plus longtemps, le bilan reste le même et là je soutiens Macron : laissons les citoyens choisir entre les deux solutions, plutôt qu’imposer à tous la solution la plus injuste. Ceux qui ont payé pour que d’autres partent à 60 ans, devront eux travailler 10 ans de plus (calculs du COR), et tant pis pour ceux qui n’auront pas la même durée de vie car moins gâtés par la nature, leur retraite courte servira à financer celle de ceux qui auront plus de chances. “Un système (la répartition) qui ne donnera une retraite qu’aux morts” disaient les socialistes qui s’y opposaient en 1945. On y arrive petit à petit, lentement mais sûrement, pour que la répartition vive, il faut que l’on en profite moins longtemps.

A vos souhaits, mais il ne suffit pas de souhaiter pour cela se réalise, il faut agir, et avant il faut avoir des idées, et les bonnes.

Gérard Maudrux

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9 commentaires

  1. Le silence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des bottes …
    Venez discuter sur les ronds points avec les jaunes gilets et ne laissons pas les gendarmes isolés et seuls à défendre la démocratie à coup de matraque

    • Discuter avec celui qui tague Macron PD sur les bordures de béton? Je doute de l’intérêt de la chose.

  2. Rien non plus sur le retour des bons points à l école
    Rien sur les mérites
    Rien sur les valeurs
    Rien sur les libertés
    Rien sur les retraites par capitalisation
    Rien sur le respect de sa propriété intellectuelle sur les GAFA
    Rien sur le revenu universel
    … ça y est Macron est rentré dans le rang : des annonces bidons pour faire semblant qu il fait qqchose . Un nouveau Chirac …..
    …. et dire que Macron a juste 40 ans , alors imaginez les enarques de plus de 65 ans du conseil constitutionnel : Juppé
    Jospin , Fabius
    C est pas demain que ça va bouger en France .

  3. …Effectivement rien sur la santé et surtout sur les déserts médicaux qui sont déjà un réel problème dans notre pays. A la retraite depuis 4 mois (départ à 62 ans) je me rappelle d’un temps jadis où l’on se “disputait” lors de la reunion pour le tableau de gardes pour en prendre un maximum et l’heureux veinard était celui qui attrapait Noel et/ou le jour de l’an. 34 ans après tout a changé…Les médecins ne prennent plus de nouveaux malades, celui qui fait des gardes est le dernier des c… car il se crève pour une misère et est la risée de ses confrères, l’Ordre en a d’ailleurs pris la mesure et ne nous inquiète plus à ce sujet, et je passe sur les agressions les incivilités de tous ordres, la rémunération misérable des généralistes, les maires des petites communes qui ne savent plus comment attirer les “mouches” pour que des médecins viennent s’installer dans leur commune, les centres de santé en 1/3 payant intégral à la solde du Maire et aux humeurs de ses administrés, etc etc…. Moi aussi j’ai fait partie de ce cortège d’écoeurés et c’est pour cela que je suis parti dès que j’en ai eu l’opportunité.
    Meilleurs souhaits

    • Je vois que nous avons le même parcours (départ dès que possible), et les mêmes nostalgies. Mes meilleurs souvenirs d’interne, c’était 2 semaines à 112 et 116 heures (= 7 jours avec 2 nuits blanches et travail normal en sortie de garde). Plus on en faisait, plus on apprenait, plus on était content. Une fois installé, content de prendre des gardes, cela apportait du travail, des revenus et on se faisait connaître. Puis à mi carrière j’ai stoppé les gardes, car avec les tarifs (KC bloqué pendant 20 ans, nomenclature désuète,..) j’estimais que c’était se dévaloriser soi-même que d’accepter de travailler à ces tarifs. Et ce qui m’a poussé dehors aussi à la fin, malgré une activité supérieure à la moyenne et de patients ravis, c’est ces tarifs dégradants, la non considération des pouvoirs publics, de la SS et des patients. Au début ils disaient merci, à la fin c’était un peu à toi de dire merci d’être venu.

  4. Bonjour Gérard ton argumentation critique est plus technique et pragmatique que tous les commentaires des politiques quui ont été au pouvoir et qui ont laissé pourrir les situations pour lesquelles il fallait prendre des décisions.Il a quand même précisé que certains ministres laissaient les technocrates du ministère prendre les décisions politiques .Cela doit te rappeler quelque chose…Il est dommage qu’en tant qu’ancien président d”une caisse de retraite tu ne sois pas appelé comme consultant dans les médias pour l’analyse pragmatique des décisions socio économiques
    “C dans l’air, Pujadas BFM , LCI”…Dans ces émissions ayant pour thème la retraite, il y a beaucoup d’incompétences.Il te faudrait un peu de lobbying .? ou en créant un mouvement de citoyens et contribuables éclairés .Bonne réflexion

  5. Le sujet de la santé n’est pas traité.
    je vous signale ma lettre ouverte au Professeur Salomon espérant vos commentaires elle est édité sur les portails de la maladie de Lyme dont “le droit de guérir”
    bien à vous