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Diminuer les dépenses (4)


Après avoir vu (1)(3) la cerise sur le gâteau, voyons maintenant le gâteau. On ne parle plus de dizaines de milliards d’économies pour permettre de baisser les dépenses et donc les prélèvements, mais de milliers de milliards. Si on peut récupérer quelques milliards sur les gros bonnets, on peut récupérer plus sur les petits, qui chacun nous coûte bien moins, mais comme ils sont des millions, les sommes deviennent plus importantes.

Je veux parler des fonctionnaires et des régimes spéciaux, dont les dérives au fil du temps n’ont plus de raison d’être. Je ne vous proposerai pas comme tous les candidats à la présidence d’en diminuer le nombre de 100, 150 ou 200 000, ce qu’ils ne font jamais, mais tout simplement de rendre les Français égaux. N’est-ce pas dans notre devise ? Sinon il faut la modifier. Les fonctionnaires et les régimes spéciaux sont des salariés comme tous les autres salariés, des travailleurs comme tous les travailleurs, des retraités comme tous les retraités. A l’heure ou la lutte contre les discriminations bat son plein, pourquoi ne pas faire cesser ces discriminations ? Il ne faut rien leur enlever, mais simplement leur donner les même droits que tout le monde, ni plus, ni moins. Question de justice, d’équité, de solidarité entre citoyens. Pourquoi auraient-ils moins, et à contrario pourquoi auraient-ils plus ? A quel titre ?

Ce que nous coûtent ces différences d’un autre âge ? Je ne prendrai que les retraites. Dans mon billet sur « Grand débat et retraites » du 7 février je citais le surcoût de leur retraite : 1 000 milliards, par rapport à la même population de salariés du régime général.  On ne parle pas du coût des retraites, mais du supplément par rapport aux mêmes retraites du privé. Ce chiffre n’est pas un fake, j’en donnais les sources : https://www.cairn.info/revue-d-economie-politique-2017-5-page-889.htm .

Ces 1 000 milliards, ce n’est pas chaque année, mais sur une génération. 1 000 milliards pour la génération passée, 1 000 milliards pour la génération à venir, cela fait au fil du temps 2 000 milliards. 2 000 milliards, c’est presque la dette de la France cumulée dans le même temps. Cela veut dire que si les Français étaient égaux, comme le veut notre devise et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, la dette de la France serait de zéro euros !

On dit aussi que l’intérêt de la dette correspond à l’impôt sur le revenu (moins aujourd’hui avec les taux très bas, mais insuffisant demain quand les taux remonteront). Conclusion : si les Français étaient égaux, on pourrait supprimer l’impôt sur le revenu. Cela aurait pour effet d’attirer nombre d’entrepreneurs chez nous, supprimerait le chômage, nous donnerait une croissance fantastique,.. que ne ferait-on pas avec des si.

Alors pour régler l’essentiel des problèmes de la France et des Français, point besoin de supprimer des fonctionnaires, rendons simplement les Français égaux, le reste suivra au-delà de nos espérances. Hasard du calendrier, vient de sortir un projet de modification du statut de la fonction publique. Petites mesurettes qui ne changent pas le problème, mais qui montre que l’on sait où ils se situe, et qui montre aussi notre impuissance à faire les bons changements. Cela va aussi conduire à aggraver les inégalités, avec plusieurs catégories de fonctionnaires traitées différemment, alors que tout le monde devrait avoir les mêmes droits.

Enfin ce changement ne peut se faire qu’en gravant ces droits dans la constitution, par décision des Français par référendum. En effet tout homme politique, quelle que soit sa couleur, paralysera la France, que ce ne soit par la loi ou par ordonnances. On peut descendre dans la rue contre la politique d’un Premier Ministre, contre la politique d’un Président, d’un parti, mais peut-on descendre dans la rue contre la volonté du peuple Français ?

Gérard Maudrux

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5 commentaires

  1. En tant que fonctionnaire en retraite je n’ai rien contre puisque dans mon cas particulier (HU) les règles du privé (je connais avec l’exemple de mon épouse) me donnerait environ 1000€ de plus par mois

  2. .”…d’autant plus que pour rester en politique il faut s’assoir sur ses idées…. ”
    Cela confirme, si tel était le cas, que voter ne servirait plus à grand’chose. On voterait pour des menteurs et des mensonges. Ça suffit !

  3. Bonjour Gérard
    Que peux-t-on opposer à une hypothèse aussi claire ?
    Rien sauf des manifs de ceux qui ont des régimes spéciaux et obligent les gouvernements à ne rien faire.Il faut modifier le rapport de forces, quel président de la République en aura le courage ? Macron après tous ces prédécesseurs ? Attendons pour voir, les paris sont ouverts.Quand reviens-tu en politique pour engager le changement ? Amitiés.

    • Il y a fort longtemps, quelqu’un qui est devenu par la suite Président de la république avait passé plus d’une heure en tête à tête (+ un député) pour essayer de me convaincre de me présenter à la députation, dans la circonscription de mon choix. J’avais décliné en disant que mon métier était la chirurgie, et que j’étais là pour défendre une certaines idées de la médecine, pas pour faire de la politique. Je n’ai jamais regretté mon choix, d’autant plus que pour rester en politique il faut s’assoir sur ses idées. Quel que soit le parti, j’aurais démissionné rapidement pour rester fidèle aux idées pour lesquelles j’aurais été élu.