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Réformons la majoration familiale.

Lorsque vous avez élevé 3 enfants, votre retraite complémentaire est majorée de 10%. Notons déjà au passage qu’avec 2 enfants, vous n’êtes rien, bel effet de seuil injuste et jamais atténué.

Pour quel motif cette aubaine ? Pour nous pousser à faire des enfants ? Est-ce qu’un seul d’entre vous a fait ou fera des enfants ou un troisième dans le but de toucher plus de retraite ? Qui peut croire qu’on fait des enfants pour 100 ou 200€ de plus à la retraite ? Si c’est le cas, c’est grave, et de la part de l’Etat, c’est « acheter » des enfants pour payer les promesses (retraites) de demain pour pas cher. Qui a décidé cela ? Sans doute les parents de ceux qui ont prétendu qu’en baissant le nombre de médecins on réduirait le nombre de malades.

Aider les familles, oui, mais quand elles en ont besoin. On n’a pas besoin de cette aide quand les enfants sont adultes et autonomes, par contre on en a besoin quand on les élève. S’il ne tenait qu’à moi, il y a longtemps que j’aurais supprimé cette majoration, pour la remplacer par une minoration des cotisations (avec droits conservés) pendant qu’on élève ces enfants, pour un montant équivalant, neutre pour les régimes. Ce serait plus utile, plus intelligent, mais c’est peut-être trop demander.

Cette majoration inadaptée est par ailleurs, défaut bien français, source d’inégalités et de privilèges. Déjà pour 2 enfants, c’est zéro, à trois c’est 100%. Comme si élever deux enfants ne coûtait rien, ne rapportait rien aux régimes si on pense futurs cotisants (raisonnement indigne transformant l’humain en marchandise).

Ensuite nous ne sommes pas tous égaux, et toujours dans le même sens : pour le commun des mortels, c’est 10% pour 3 enfants, rien au-delà, et dans la fonction publique c’est 5% par enfant supplémentaire. Mauvaise plaisanterie : c’est pour former plus de fonctionnaires. Ces dispositions existaient à un degré moindre à l’Arrco et surtout l’Agirc avant 2012. Supprimées pour les uns depuis, et conservées pour les autres. Pour quel motif ? Aucun. Cela montre que l’on peut supprimer des privilèges ou des droits « acquis » dans notre pays, mais pas pour tous.

Donc je supprime cette majoration, et la remplace par une aide pendant qu’on élève nos enfants. Il me semble que cela existe déjà, et que cela s’appelle Allocations Familiales. On pourrait aussi simplifier, cela coûte moins cher en gestion et gommerait les inégalités.

Grosse cerise sur le gâteau pour vous énerver : les agents de la fonction publique d’Etat, civils et militaires, les agents de la fonction publique territoriale et hospitalière ont droit à cette allocation que je propose en remplacement, mais ils l’ont en plus, c’est à dire qu’ils ont le beurre et l’argent du beurre, et pire encore.

Connaissez-vous leur supplément familial de traitement (SFT) pour élever ses enfants. Il peut atteindre près de 500€ par mois (490,20€ pour 4 enfants pour être précis). Il se cumule avec les allocations familiales (soit en gros un doublement des AF, une partie payée par les cotisations ad hoc, la seconde par vous, via l’impôt), et existe à partir du premier enfant. Précision : « en cas de congé maladie et de grève, le SFT est maintenu en totalité ». Cette prestation donne droit à une retraite dans le cadre de la RAFP (Retraite Additionnelle de la Fonction Publique), retraite par capitalisation, capitalisation demandée par les mêmes syndicats qui la refusent pour les salariés normaux.

Plusieurs millions de Français ont donc un doublement des allocations familiales, plus une retraite dessus, plus la majoration familiale, plus une majoration de cette majoration, alors que d’autres voient de plus en plus leur minimum réduit ou supprimé, « sous conditions de ressources » = tu payes pareil, mais tu ne touches pas.

Petit rappel :

Article 1 de la Déclaration des Droits de l’homme : les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. L’article 6 dispose que “la loi doit être la même pour tous”,

Article 1 de la Constitution : la France assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens

Devise de la République : Liberté, EGALITE, fraternité.

Décidément tout fout le camp, à commencer par les valeurs fondatrices de notre république qui devraient être les piliers de notre système social.

Gérard Maudrux

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44 commentaires

  1. On ne fait pas d’enfants pour l’argent. C’est la justification que l’on entend à chaque fois que l’on veut appliquer des coups de rabot (allocations familiales, majoration des 10%).
    Cette majoration de 10% fait partie d’une politique familiale. On peut changer de politique mais il ne faut pas qu’elle soit rétroactive sur le fait générateur: ceux qui ont déjà 3 enfants doivent la conserver. Une parole donnée doit être respectée car avoir des enfants suppose un engagement de long terme.
    Au delà d’une mesure de politique familiale, le seuil de 3 enfants découle de la définition de ” famille nombreuse “. Il n’y a rien d’illogique à ce seuil.
    Le passage de 2 à 3 enfants entraîne le franchissement d’un seuil de dépenses d’équipements. La plupart des voitures sont prévues pour 4, Il faut alors passer à des modèles beaucoup plus chers. Le logement, 2 chambres, devient inadapté. Il faut souvent déménager pour avoir plus d’espace, donc plus cher. Le résultat c’est une capacité d’épargne réduite qui impacte donc les conditions économiques au moment de la retraite.
    D’un point de vue du renouvellement des générations, le choix de 3 n’est pas anodin. Deux ne permet pas le renouvellement des générations. On voit le résultat avec l’Allemagne qui jusqu’à un passé très récent n’a eu aucune politique familiales: les mères qui travaillent étaient et continuent d’être péjorativement appelées des corbeaux. Résultat: un vieillissement de la population tel que la seul planche de salut consiste pour eux à importer des familles nombreuses issues de pays à fort taux de fécondité.
    N’oublions pas que les enfants paient la retraites des anciens parmi lesquels certains n’en n’ont pas eu et en ont donc profité pour gonfler leur épargne. La retraite de ces ” childless “, déjà privilégiés par une accumulation supérieure d’épargne, est indirectement financée par ceux qui se sont démunis pour élever des enfants. A suivre votre logique, il faudrait donc mettre en place un système de décote pour ceux qui n’ont pas eu d’enfants et donc ont participé moins que les autres au renouvellement des générations tout en en tirant les bénéfices.
    Quoi qu’il en soit, ces dernières années on montré une tendance idéologique nette de la part des pouvoirs publics vers la privatisation du coût de l’enfant. Les effets se font déjà ressentir sur le taux de natalité. Tout le monde en pâtira.

    • Je ne propose pas de supprimer, mais de remplacer euro pour euro. Vous dites qu’avoir des enfants nécessite une voiture plus grosse, justement je propose de vous donner de l’argent quand vous avez besoin de cette voiture, pas à la retraite et sans enfants à charge avec besoin d’une voiture plus petite. Bien entendu les droits acquis restent acquis, on ne supprime pas pour ceux qui sont à la retraite, mais on met en place progressivement un décalage de la prestation, les jeunes la recevront maintenant, quand ils élèvent des enfants, et pas à la retraite car ils auront déjà eu cette prestation plus jeunes, ce qui n’est pas le cas des retraités actuels.

      • Une autre façon de voir les choses aurait été de réduire le montant des cotisations obligatoires pour tenir compte des charges familiales tout en obtenant les mêmes droits à la retraite. Mais cela aurait réduit les capacités de financement des retraites en cours..
        Le choix a donc été fait de conserver le même taux de cotisation mais d’attribuer une bonification pour famille nombreuse.

        Quoiqu’il en soit, une compensation horizontale pour charges familiales n’est plus dans l’air du temps.
        Les allocations familiales ont été placées sous conditions de ressources : elles ne sont plus universelles.
        L’obtention des bourses d’études est soumise à des conditions de revenus de plus en plus drastiques.
        Les APL sont supprimées pour la majorité étudiants.
        Le quotient familial a été raboté 2 fois pendant la législature Hollande.

        Clairement la tendance est de ne pas apporter d’aide aux parents. A eux de se débrouiller.

        Pendant ce temps les célibataires et les “childless” amassent du patrimoine.
        Plus tard il bénéficieront des cotisations payées pour financer leur retraite par des enfants qu’ils n’ont pas eu mais qui auront obéré les capacités d’épargne de leurs parents.
        Et ces mêmes childless pourront de plus jouir, à leur retraite, du rendement d’un patrimoine supérieur à ceux qui ont élevé des enfants.
        Depuis Hollande, il n’y a plus de politique familiale. On perçoit déjà une baisse corrélée de la natalité.

        En résumé, compte tenu des signaux envoyés par les pouvoirs publics ces dernières années, je doute que votre proposition d’aide aux parents soit retenue.

        • Nous sommes 100% d’accord sur la proposition, et malheureusement sur l’évolution de la prestation actuelle, rognée par tous les moyens.

  2. Les enfants qui augmentent la population d’un générations sur l’autres apportes des cotisations… Justes récompenses de ceux qui œuvres aux dynamisme démographiques de la nation… Et au delà de la profession! Si vous supprimer celà, alors faites des cotisations inversement proportionnelles au nombres d’enfants.

    L’intérêt de la nation c’est la famille qui renouvelle les générations… Gérard, t’a de la chance même a ton âge tu peux faire le troisième… Allez quelques secondes de plaisir pour une augmentation de retraite…

  3. Je n’ai pas eu 5 enfants pour bénéficier de cette majoration. Mais j’ai cotisé depuis 33 ans pour que mes collègues actuellement retraités en profitent. Dans 5 ans, ma retraite arrive et je trouve injuste de ne pas, à mon tour, en bénéficier.
    J’ai très souvent trouvé vos positions empreintes de bon sens, mais là je ne vous suis pas du tout.

    • Bonjour. Comme je l’ai souvent mis dans mes réponses, mon titre est certainement mal choisi. Il n’est pas question de supprimer, mais de remplacer par autre chose, à une autre période plus utile. De plus, comme dans toute transition, les anciens droits resteraient acquis, donc pas question de vous le supprimer. Je pose simplement une question et ouvre un débat : préférez vous cette majoration quand vous élevez vos enfants ou à la retraite ? Apparement ma suggestion est loin de plaire, je l’accepte.

      • Bonsoir, merci pour votre réponse. Effectivement, elle serait plus utile à une autre période de vie, mais cela va à l’encontre de la politique familiale actuelle avec disparition de l’universalité des allocations familiales. D’accord sur l’aberration de l’effet de seuil mais à l’époque, il s’agissait de stimuler l’avènement du troisième enfant.

        • Je crains aussi une chose, comme vous le remarquez à propos des AF, c’est la disparition sournoise de ces prestations. C’est déjà le cas chez les salarié avec un plafonnement de la majoration de 10% à 1 020 €/an depuis 2012. AF on l’a vu, mais aussi réversions du régime de base : sous conditions de ressources, ce qui en supprime beaucoup alors qu’on a cotisé pour. De plus en plus on paye mais on est exclu de la prestation. Dans ces conditions, ce n’est plus de l’assurance (plus on paye, plus on touche), ni une cotisation sociale juste (tout le monde a les mêmes droits, la solidarité s’exprimant dans le montant de cotisation plus élevé chez les plus riches), mais c’est un impôt. Pire, on nous fait payer et on nous promet la prestation à la retraite, et le moment venu on vous la supprime. Cet effet rétroactif ne pose pas de problèmes à nos élus. Une prestation pendant l’activité, c’est du concret ; promis à la retraite, c’est une promesse que d’autres peuvent ne pas en tenir compte.

    • Quel aveu ! Sachez que je suis en rien jaloux, et que je préfère la situation de donneur aux autres, même si ce n’est parfois pas justifié, que de profiteur. C’est plus facile de se regarder dans une glace et d’avoir à utiliser des mots d’enfants quand on n’a pas d’arguments pour répondre. Sachez aussi que je ne vous en veux aucunement, vous n’êtes pas responsable. Ce sont les responsables et décideurs que je critique, pas ceux qu’ils utilisent.Cordialement.

  4. c’est fort bien et facile de parler des fonctionnaires, des militaires et autres “gâtés de la république”, de critiquer un système mis en place pour favoriser la natalité, la solidarité….etc
    comment la société des nantis dont vous parlez finance t elle les multiples forfaits, majorations, cotisations, formations, congés maternité….etc de professions LIBERALES? quand on s’interroge on doit s’interroger sur tout et avant tout sur soi! bonne année

    • Comment la société finance ? Par le travail de certains qui travaillent plus, plus longtemps et payent plus. Pourquoi les efforts ne sont-ils pas partagés ? Pourquoi le salaire des uns ne serait pas traité de la même manière que les autres ? Les libéraux des privilégiés ? Un médecin smicard (ils ne le sont pas tous, j’en conviens) travaille 50H et paye 35% de cotisation retraite, alors qu’à revenu égal, d’autres ne payent que 10,3% pour travailler 35H et partir plus tôt en retraite. Savez vous que dans notre régime de base, commun à toutes les professions libérales, quand on verse 60 à nos retraités, on verse 40 aux autres régimes (Compensation nationale) ? Nous savons qui finance, mais ceux qui reçoivent ne le savent pas, ou refusent de s’interroger comme vous le dites. Voyez les agriculteurs : 500 euros de retraite moyenne, pour 12 heures de travail toute sur vie et 365 jours par an, pour nourrir les Français. Normal ? Bonnes fêtes également.

    • Faites gaffe !
      rien que par la forme de la question, certains se font repérer et catégoriser dès leur première ligne !
      quant on prétend réfléchir, il faut le faire avec la communauté et pas seulement depuis sa corporation (fonction publique en l’occurrence, n’est-ce pas ?);
      C’est là qu’on constate qu’après 70 ans de “collectivisme” forcené et d’évangélisation forcée au nom sacré d’un “intérêt général”,
      encore bien peu de gens sont devenus capables de penser “solidairement” .
      Pire encore, plus on cumule de privilèges, plus on se croit obligé de prêcher la solidarité (centripète s’il vous plaît !) et moins on l’exerce dans le sens centrifuge (vers les autres);
      L’imposture règne et se gave de privilèges:
      Ces fameux “acquis sociaux”, si chers à l’empereur des imposteurs, Mitterrand, dont les cliques gauchistes (le porte monnaie se porte toujours de ce côté-là et pourrait bien leur servir dans quelques temps de pare-balles) auront imposé le culte et contaminé notre “démocrassie” plus gravement et durablement que l’épidémie VIH .
      Je constate simplement que, de privilèges, ceux qui en jouissent le plus n’en auront jamais assez ni assez durablement garantis;
      Répartissons donc désormais le “P.I.B” équitablement sur des comptes sociaux individuels sur une échelle de 1 à 10 (10 pour les plus “méritants”);
      et dynamitons l’usine à gaz allocative qui aura surtout servi les trafics des opportunistes de toutes catégories sociales;
      en attendant, mieux vaut se taire pour ne pas attirer l’attention des moins privilégiés que soi et dont la foule immense gronde aux portes des médias-silencieux. . .

  5. J’ai élevé cinq enfants, comme j’ai divorcé trois ans avant de prendre ma retraite, je n’ai eu droit à aucune majoration familiale, est-ce normal? puisque entre temps j’étais devenu célibataire !!!!! Joyeux noël et bonne année à tous, désolé, pardon, merci, je t’aime.

    • Non ce n’est pas normal, et si c’est vrai, raison de plus pour changer.
      Il y a un problème quelque part. S’il n’y a de majoration dans le RB (pas normal, de plus les régimes spéciaux qui n’ont qu’un RB l’ont, et dans votre cas c’est + 20%). Par contre dans le RC et l’ASV, c’est + 10% auxquels vous avez ou auriez dû avoir droit au moment de la liquidation. Les statuts : “Le montant total de la pension est majorée de 10% au profit des allocataires ayant eu au moins 3 enfants”, le texte ne prévoit aucune restriction. Mieux, le second paragraphe accorde également ces droits aux enfants non issus du mariage, mais “élevés et à charge effective pendant au moins 9 ans avant leur 16e année”. Si ce n’est vraiment pas le cas, merci de communiquer sur mon mail privé pour détails et régler ce problème.

  6. J’ai eu mes enfants fort tard. Mes deux filles ont autour de 20 ans, elles font des études, chacune a un studio dans des villes très éloignés, c’est aujourd’hui qu’elles me coûtent le plus cher. J’ai aussi un jeune garçon ( adopté de 13ans). Je me trouve donc bienheureux de bénéficier de la majoration de 10%! L’ordre de la famille a bien changé depuis quelques décennies. Notre pays a toujours soutenu la natalité, c’est sans doute un de ses points forts, et peut-être son seul point fort si le on compare à l’Allemagne.

    • C’est maintenant que vous élevez vos enfants, donc c’est maintenant qu’on doit vous aider, soit par la majoration actuelle ( cela tombe bien pour vous, mais la majorité a fait ses enfants depuis longtemps), soit sous une autre forme si supprimée. Je ne supprime pas, mais remplace au meilleur moment, à coût identique, le but n’étant pas de gagner sur un régime, mais de l’optimiser.

    • ce n’est pas qu’une question de coût mais une question de temps donné. Personnellement j’ai décidé d’élever mes enfants pendant 8 ans, comptant que je disposais pour trois enfants de 6 années à trimestres validés (bien qu’à capital zéro) à l’époque. Sauf qu’alors que je n’ai pas encore atteint l’âge de la retraite, on a revu à la baisse cette dotation de trimestres, il n’y a plus qu’une année par enfant, alors que j’ai choisi de les élever au détriment de ma retraite future sur la base de deux années par enfant. Loupé ! Les 10% viennent compenser l’absence de capital cotisé pendant ces six années et l’avancement ralenti pour cause de maternité. Le fameux plafond de verre auquel se heurtent les femmes, notamment celles qui ont un “trou” sur leur CV pour avoir fait le choix d’élever leurs très jeunes enfants au lieu de les confier à la crèche (coûteuse pour les finances publiques)… Et voilà qu’on parle maintenant de nous retirer ces 10% au motif du coût de la vie avec enfant. Mais ce n’est pas cela que vient compenser cette majoration. Elle vient compenser le retard de cotisations et le retard d’avancement salarial générés par l’éducation des enfants. Donc, s’il fallait la retirer, il faudrait la retirer aux femmes qui ne se sont jamais arrêtées de travailler pour élever leurs enfants. Et bien sûr aux hommes qui n’ont jamais fait faux bond à leurs engagements professionnels pour garder un enfant malade, assister à une rencontre parent-professeur, pister un ado fugueur du collège etc….tout ce que les mères font, et qui les pénalise dans leur carrière…. voilà le vrai sens des 10% sur la retraite !

    • Provoquer un débat, une réflexion ? Oui vous avez raison. Démagogue ? Ceux qui me connaissent depuis 20 ans en connaissent le contraire. Ma réputation : dire ce que je fais et faire ce que je dis. Je n’ai jamais rien proposé qui ne soit financé. Démagogie ?

  7. Il me serait difficile d’accepter le refus de ces 10 % quand je prendrai ma retraite car gagner 200 euros supplémentaires par mois pour ce complément familial ne sera pas du luxe, vu la petitesse de nos retraites. J’ai tous mes trimestres mais pas encore l’âge de m’arrêter (et oui, de mon temps, on s’installait le plus souvent à moins de 30 ans) et j’espère que cette décision ne sera pas votée. La cour des comptes avait déjà proposé de supprimer cet avantage inique selon elle. Moi qui vous ai toujours soutenu et admiré, je suis déçue de voir que vous suivez cette logique car si votre avis est suivi d’effet pour la suppression des 10 %, je ne suis pas certaine que soit votée une compensation comme celle que vous proposez en échange. Comme toujours, si ce maigre avantage disparaissait, je serai de plus en plus persuadée d’appartenir à cette génération sacrifiée de médecins qui a vu, au fil de l’évolution sociétale, son travail de plus en plus encadré et déshonoré, sans perspective de relève ni aucune chance de revente de son capital patientèle, alors que les médecins installés aujourd’hui travaillent de plus en plus dur et de moins en moins sereinement. Je suis une femme médecin généraliste qui a créé sa patientèle secteur 1 en 1986 en travaillant sans compter dans un monde concurrentiel d’hommes à l’époque. J’ai porté et élevé 3 enfants pendant mon exercice libéral et ce pratiquement sans compensation à l’époque car en 1988, 1989 et 1993, les indemnités versées ne correspondait même pas à 1 mois de charges de cabinet. Injustice pire encore, car le même montant d’indemnités était versé aux épouses secrétaires collaboratrices de leur mari médecin qui continuait son activité pendant la grossesse et l’accouchement de sa femme… Une décision possible pour compenser cet avantage des 3 enfants que vous dénoncez comme une injustice pourrait être d’exonérer de cotisations URSSAF et CARMF sans perte de droits durant leur maternité les femmes médecins qui portent leurs enfants pendant leur carrière libérale et d’accorder à chaque femme libérale 3 % de revalorisation retraite par enfant…

    • Je n’ai jamais dit que cette majoration était injuste (sauf quand certains ont le double des autres), pas plus que je n’ai proposé de supprimer ces 10%, mais de les déplacer à une période où on en a le plus besoin. J’essaye de proposer mieux que l’existant, à coût identique, mais je reconnais que le titre est mal choisi. Très franchement avez vous eu ces enfants pour gagner 10% de plus ? Quand en aurez vous le plus besoin : quand vous les élevez et que vos revenus diminuent, où à la retraite quand ils ne sont plus à charge ? C’est la question que je pose. Vous vous plaignez de n’avoir pas été aidée de 88 à 93, ma proposition va justement dans votre sens : vous aider à ce moment, avec comme bonus plus de cotisations (prises en charge mais avec conservation des droits) donc plus de retraite ?
      Ne vaut-il pas mieux de proposer de la modifier, plutôt que de la voir disparaître selon les propositions de la Cour des Comptes (pas les miennes). Sachez que déjà chez les salariés il y a eu plafonnement et conditions de ressources. Cela va suivre au fil du temps si on ne propose rien.
      Enfin, ce n’est pas votre cas, mais celui de plusieurs remarques féminines : “c’est bien un homme pour proposer cela !”. Les veuves de la caisses qui me suivent le savent bien, moi qui ait toujours tout fait pour améliorer leur situation, en oeuvrant pour l’augmentation des reversions dans le RB de 50 à 54%, pour aligner sur le régime général lors de la réforme de 2004 (proposition acceptée), en portant celle du RC à 60%, en la faisant voter à 66% (refusé par la tutelle), en proposant dans mon précédent billet de la porter à 100% de la retraite, et en m’étonnant dans ce billet dans la réponse à notre consoeur libérale, qu’en tant qu’homme, il n’était peut-être pas normal que j’aie cette majoration de 10% alors que c’est ma femme qui a fait et élevé les enfants plus que moi, et que mes revenus n’ont pas baissé à cette occasion. Bien amicalement.

      • Evidemment qu’à l’âge de faire des enfants, on ne pense pas à la retraite ni à ces 10 % de majoration dont on ignore l’existence d’ailleurs! C’est à la veille de la retraite qu’on s’en préoccupe, et ces 10 % me seront bien plus utiles à ce moment-là quand mon pouvoir d’achat sera diminué du tiers (ne serait-ce que pour payer une maison de retraite si j’en ai besoin sans devoir demander à mes enfants de m’aider, je ne suis même pas sûre que le montant de ma retraite CARMF y suffira…) Avouez que c’est un constat amer que de constater qu’avoir travaillé toute une vie sans s’épargner (et sans grosse possibilité d’épargner non plus quand on ne fait pas de l’abattage, vu l’indigence tarifaire d’un secteur 1) ne permet pas d’envisager une retraite sans souci, et que la revente d’une patientèle ou les bonus accordés à toute une génération passée s’envolent quand vient votre tour d’en bénéficier…C’est pour cela que je parle de génération sacrifiée… L’injustice est là, le manque d’anticipation de nos politiques est effarant quant à nos retraites (pas que celles des médecins mais celles de la majeure partie des travailleurs)… Ceci dit, je ne conteste pas l’indispensabilté d’une réforme, juste qu’il ne faut pas pénaliser ceux qui vont partir et qui ont déjà beaucoup donné…

  8. Tout cela est assez petit. Ce que vous proposez, c’est du syndicalisme et du buraucratisme pur jus. Dépoiler Jacques pour le donner à Jean , monter une usine à gaz administrative sur des cotisations de plus, etc… Très mauvaise votre proposition. Elle aurait pu être pondue par un énarque.

  9. Pendant que l’on s’occupe de son bébé , moi profession libérale dans les années 72-76-79 perte de revenus donc pas de cotisation vieillesse, donc ces 10% de bonus me paraissent juste et je constate e que c’est un homme qui fait cette réflexion !!!!!!!!

    • J’ai écrit que je remplaçais “franc pour franc” cette majoration, dans une période où vous en avez plus besoin. J’ai écrit réduction de cotisations avec droits conservés, c’est donc neutre : dans la situation vécue votre revenu a baissé et votre retraite aussi et est majorée, ici votre revenu baisse moins avec la baisse des charges, et vos droits sont majorés, pour qu’in fine vous ayez autant que maintenant. En pratique aussi on vous donne des trimestres comptant pour le taux plein (ne servent à rien si vous les avez par ailleurs, je propose qu’ils soient aussi porteurs de droits. Je comprends que cela soit polémique, discutable et difficile faire, le seul but est de vous donner la même chose, mais au moment où vous en avez le plus besoin. Je vous signale, en tant qu’homme qui fait cette réflexion, que je profite de cette majoration ayant eu 3 enfants, alors que mes revenus n’ont pas baissé quand ma femme s’en occupait !

  10. Très mauvais raisonnement
    Quand on n’a que 2 enfants, on aura 2 cotisants pour financer sa retraite!
    Car n’oubliez pas cher confrère, que les jeunes paient pour les vieux, du moins dans ce système: alors ceux qui ont assuré un nombre de cotisant supérieur à celui de leur couple (2 personnes) doivent pouvoir bénéficier d’une juste rétribution à leurs efforts pendant ces années où leurs jeunes cotiseront!
    Enfin ,vous devez peut-être savoir que les vieux, décatis comme nous -et certains qui ont bénéficié des trente glorieuses- aident +++ financièrement leurs jeunes…
    Allez, réfléchissez un peu!
    A bon entendeur..
    Bon Noël tout de même!

    • Et pourquoi à 2 enfants on a rien, alors que c’est mieux que 1 ou pas du tout pour nos retraites ? De plus supprimer est sans doute le mauvais mot vu les réactions, remplacer aurait été mieux. Ceci dit personnellement j’en ai eu 3, sans que la motivation soit pour payer nos retraites ou pour toucher 10% de plus, et je suppose que je ne suis pas le seul. Bonnes fêtes également.

  11. En tant que jeune médecin, j’etais un peu moins sensible à l’article sur la reversion meme si juste, autant à nouveau ici effectivement situation clairement anormale…pour ma part en tant que jeune cotisant ( meme si c’est ici hors sujet ) j’aimerais poser une question sur un problème concernant directement notre regime – mon incomprehension se porte plutot sur le RC ( ca tombe bien il est géré en direct par notre caisse ) – exonéré de cotisations au RC les 2 premières années d’affiliation on bascule ensuite en cotisation ” complète ” portant le taux de cotisation si on additionne RB+RC à quasi 20% ( et encore sans inclure l’ASV et invalidité – decès… ), si en prime on est dans la tranche à 30% pour l’IRPP …on comprends tout de suite mieux le mot ” confiscatoire ” …ceci dit ce n’est pas le propos principal de mon commentaire – ce que je ne comprends pas c’est le desequilibre ( ou desavantage ? ) pour les faibles revenus en comparant l’ASV et le RC – pour l’ASV : possible prise en charge d’une partie de la cotisation par le fonds d’action sociale selon un barème par tranche de revenus avec acquisition de points meme si prise en charge – j’en ai beneficié et ca fonctionne très bien, rien à redire – pour le RC : pas de prise en charge mais possiblité de dispense de cotisation selon un barème qui est different de celui pour la prise en charge de l’ASV ( moins intéressant – s’arrête a maximum 27 500 euros de revenus pour une dispense contre 38 616 pour une prise en charge ASV ) – pourquoi ces différences ? ….comment ces limites ont elle été fixées ? c’est une vraie question à mon sens …et surtout un reel calcul à faire ! tout du moins en debut d’activité ou la question des faibles revenus est peut etre plus presente…je vous remercie pour votre reponse Dr Maudrux.

  12. et que faire des trimestres gagnés par les femmes par enfant? .. mêmes salaires, mêmes cotisations, mais pour une même retraite, il faut travailler des années en plus pour les femmes sans enfants! là encore cela ne date-t-il pas un peu ?

    • Il y a beaucoup de choses à repenser dans notre système social. Cette disposition ne m’a jamais choqué, mais je comprends que cela heurte la femme qui n’a pas eu d’enfants, et surtout celles qui ne peuvent en avoir. Cela me rappelle, le congé menstruation dans cette administration, après quelques années celles qui n’en avaient pas on protesté, notamment les hystérectomisées et autres pathologies plus “malades” que les bien portants menstrualisées, donc plus défavorisées. Elles ont justement pu obtenir ce congé menstruation bien que sans règles. Bientôt les hommes l’auront aussi au nom de l’égalité des sexes. J’ai vu cette semaine qui l’Italie prenait cette voie du congé menstruation pour toutes.
      Pour beaucoup de mesures comme celle que vous évoquez, il faut discuter, peser le pour et le contre. La solution miracle n’existe pas toujours, il faut savoir choisir la moins mauvaise, même si elle n’est pas parfaite.

  13. Je constate que vous êtes favorable à toujours plus supprimer sauf vos privilèges que je n’énumère pas : la liste serai beaucoup trop longue.
    Si un parmi beaucoup d’autre ; pourquoi êtes vous surreprésentés à l’assemblée nationale et pourquoi faites vous les lois “pour nous” et surtout pour vous ? Peut-être parce que génétiquement plus disposés ?

    • Je suppose que vos critiques s’adressent à tous les médecins. Surreprésentés ? J’en doute mais n’ai pas fait le compte. En ce qui concerne la défense de la profession par les élus, je pense effectivement que le tarif de la consultation, la plus basse de toutes les prestations de services, les près de 60 heures par semaine, les gardes et astreintes, l’impossibilité de partir en retraite au même âge que tous, etc, font de nous des privilégiés. Je suppose que pour penser cela vous êtes vous-même privilégié et y êtes très attaché.
      En ce qui concerne mes 2 derniers billets, relisez, je ne supprime rien, j’émet des idées pour les remplacer au centime près par d’autres prestations plus adaptées. En fait si, je propose de supprimer ce que des privilégiés ont en plus et ne fait que demander l’égalité entre citoyens. Depuis plus de 20 ans que je suis dans le social, je n’ai jamais eu qu’une ligne de conduite : à travail égal, salaire égal ; a salaire égal, cotisations égales ; à cotisations égales, prestations égales. Ceci que l’on soit homme, femme, salarié, indépendant, fonctionnaire, élu. Est-ce trop demander ? Est-ce que cela vaut vos critiques ?

  14. il y a bien longtemps que la politique familiale ne compense pas le coût d’éducation d’un enfant. Or, ce sont bien ses enfants qui cotiseront pour payer les retraites et il s’agit de corriger une inégalité intra générationnel (car cela ne change pas le montant total des retraites mais leur affectation) et réduire le comportement de passager clandestin (je bénéficie de pension de retraite grâce au fait que les autres ont élevé des enfants). Sinon d’accord pour la progressivité (plus on a eu d’enfants, plsu la majoration est importante – sans effet de seuil)

  15. J’ai eu mon 3ème enfant à 36 ans et je prends ma retraite à 65 ans. Si vous supprimez la majoration familiale, il faudra l’annoncer au moins 30 ans à l’avance. Sinon, il s’agit d’un marché de dupes.

    • Il faut bien évidemment une transition pour que personne ne soit perdant, et cette transition peut être longue, aussi longtemps qu’il le faut.

  16. ..! Les enfants en “surnombre “paieront votre retraite et d’autant plus s’ils sont mèdecins..!Voilà qui est surprenant venant de quelqu’un ayant toujours prétendu défendre le corps médical ,déja suffisamment attaqué par les media comme etant des gens trop bien payés et profitant de grands nombre d’avantages evidemment indus

  17. Tant que les tondus se laisseront tondre, il n’y a aucune raison pour que les tondeurs arrêtent.
    Il y a 10 mois, j’ai lancé une pétition pour un référendum pour obtenir l’égalité des régimes obligatoires de retraites (https://www.change.org/p/mesdames-et-messieurs-les-candidats-à-la-présidence-de-la-république-référendum-pour-l-égalité-des-régimes-de-retraites-obligatoires). Cette pétition n’a pas de succès, bizarre quand on sait qu’au moins 30 millions de personnes (18 millions d’actifs et 12 millions de retraités) sont défavorisés. J’emploie le mot “défavorisé” plutôt que “lésé” car ils ont les retraites que peuvent leur payer les actifs, alors que les “favorisés” du système ont des retraites payés en grande partie par le contribuable.
    Ainsi, les défavorisés doivent payer leur retraite et une partie de celle des favorisés. Les subventions d’équilibre représentent 15000€/an/retraité à la SNCF, RATP…
    Est ce que demander l’égalité est une injure? Je me souviens d’un manifestant syndicaliste cheminot contre la réforme des retraites de 2003 à qui le journaliste faisait remarquer que la réforme ne le concernait pas et qu’il n’avait pas de raison de manifester. Il a répondu: ils veulent écrire le mot “équité” dans le texte de loi et donc on sera concerné à terme, et en plus les syndicalistes sont conscients des inégalités et s’en accommodent.

    • Ils font plus que s’accomoder, ils les font. Ce sont les mêmes qui disent aux salariés, “nous sommes vos défenseurs”, et qui négocient ces privilèges par la force et sur le dos des salariés qui vont payer via l’impôt. Ils ont même fait rentrer dans les CA des caisses de salariés des administrateurs relevant des régimes spéciaux. Des traitres pour les salariés, des bons défenseurs des régimes spéciaux, on ne peut être les deux à la fois.