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Présidentielles, votez utile.

Vous êtes plusieurs à me demander ce que je pense de cette élection, pour qui voter. Vous ne le saurez pas pour plusieurs raisons. C’est personnel et chacun doit voter en fonction de ses propres convictions, pas en fonction de ce qu’on lui dit ou de ce que fait le voisin ou l’ami. Je me suis engagé avec le QDM pour ne pas le faire, ce qui ne me pose pas de problème tout comme en 20 ans à la Carmf je n’ai jamais laissé poindre la moindre orientation, étant athée en politique m’intéressant aux idées, pas aux partis. Je ne peux pas non plus occulter le principal sujet actuel. Enfin dernière raison, car comme beaucoup d’entre vous et beaucoup de Français, je ne suis pas encore certain de ce que je vais faire, même si j’ai une idée.

Beaucoup de choses vont encore changer, il y aura des surprises, car ce sont les 20 à 30% d’indécis qui feront la différence, pas ceux qui se sont déjà exprimés et sont comptabilisés dans les sondages. Une seule certitude (ou presque), celui qui arrive second a des chances de gagner la finale. Les indécis vont donc se décider au dernier moment et voter « utile », pas forcément pour celui qu’ils préféreraient. Il en est malheureusement ainsi chez nous depuis des décennies : on ne peut plus voter pour untel, mais pour que tel autre ne soit pas élu. Habituellement ce vote utile est au second tour, permettant de voter plus librement au premier, ce n’est pas le cas cette fois.

Vote utile ? Utile pour qui, pour quoi ? En fait chacun a son vote utile, qui peut être diamétralement opposé. Pour les soutiens de Hamon, c’est voter Mélenchon pour que la gauche soit au second tour et gagne, sinon elle risque de ne pas y être. Pour les soutiens de Dupont-Aignan c’est voter Fillon pour que la droite soit au second tour et gagne, sinon elle risque de ne pas y être. On voit qu’ainsi, avec ce premier niveau, les différences en nombre de voix au premier tour pour 4 candidats sont quasi nulles, 1 à 2% maxi, ce qui veut dire qu’aucun binôme, quel qu’il soit, n’est à exclure pour la finale. On constate aussi que pour ce premier tour 2 candidats n’ont pas de vote « utile », de second électorat pouvant améliorer leur score de départ.

A 1 ou 2%, tout, absolument tout est possible, avec un changement total en 24 heures, avec un rôle prépondérant des médias et des sondages. Le matraquage pour l’un ou contre l’autre comme on le voit,  joue un rôle en amont, et les sondages sur la fin. Exemple : Clinton-Trump. Non les sondages ne se sont pas trompés, mais avec une faible différence, annoncer Clinton gagnant c’est mobiliser ceux qui veulent Trump et ceux qui ne veulent pas de Clinton, à l’inverse, si Trump avait été annoncé gagnant, cela mobilisait les anti Trump et les pour Clinton, changeant les résultats. A 10% de différence les sondages sont sans effet, à 1-2%, ils changent tout. La faible différence et les sondages sont à l’origine du résultat.

A côté du vote utile pour accéder en finale, un vote utile sur les idées ? Je ne sais lequel, et où est le plus utile, d’autant plus qu’il y a un fossé entre les promesses et les réalisations. Un candidat a un bon programme (sans être parfait) retraite, santé, rôle de l’Etat, baisse des charges, mais a eu l’imprudence d’embaucher sa famille, comme beaucoup de ses confrères, à une époque où personne ne trouvait à redire. Il aurait été plus avisé d’être moins direct, via les associations, mutuelles ou autres organismes, comme les autres. Quand on exècre ces pratiques dont il n’a pas l’exclusivité, c’est délicat à accepter, mais possible. Un autre est inclassable, a un programme plus flou, un peu trop mis en avant par une presse à qui il a rendu service par le passé. Génial prestidigitateur, il a aussi ses affaires, sachant transformer des millions en dettes, mais la jeunesse, le renouveau, le changement sont des atouts. Peuvent-ils faire avaler la taxation de mon domicile au motif que j’ai fait des efforts pour l’acquérir ? Pas impossible, surtout en fonction de qui est en face. Les deux derniers ont aussi des avantages, mais moins que d’inconvénients, surtout tous deux ont un programme économique évoquant trop une espèce en voie de disparition dans le monde entier en raison de ses échecs : le communisme. L’un me fait trop penser à Fidel Castro, par son charisme indéniable, qui me ferait dire : comme Président, non, mais comme ami, oui. Chose exceptionnelle, au moins 5 candidats ont un programme de ce type, particularité et exception mondiale. Gorbatchev lors de son départ le disait bien, la France est le dernier pays communiste au monde (la Corée du Nord relève plus de la dictature familiale). Je m’abstiens sur la suite de la déclaration de Gorbatchev, l’histoire ayant montré qu’il avait tort.

Pour les idées je n’exclus pas non plus un faible pour le cinquième, pour le revenus universel, bonne idée mais qu’il a massacré, et pour le sixième, monsieur propre, mais votes utiles ou inutiles.

Désolé de poser plus de questions que de donner de réponses. Alors votez comme il faut, votez utile mais aussi raisonnable, mais pour la raison comme pour l’utilité, chacun a sa raison, que la raison ne connaît pas. Je pense d’ailleurs que la raison l’emportera, ce qui réservera ce que nous appellerons à chaud surprise , et à froid logique . J’espère que je ne me trompe pas. Quoi qu’il en soit, nous ferons avec, comme toujours.

Gérard Maudrux

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Un commentaire

  1. Qu il y ait besoin d une représentation plus juste du corps electoral ,c est indispensable cependant ce qui importe c est de respecter les electeurs ce qui na pas ete fait lors du referendum du traite de Lisbonne.
    A partir de ce moment là,la perte de confiance vis à vis du monde politique s’est accrue jusqu à la défiance actuelle.
    Quant à se mettre d accord sur les idées !!! quelque soit le systeme de gouvernance,le probleme c est que l ego finit toujours par prendre le pas sur l’intéret général surtout dans une France ENARCHISEE.

  2. Le bipartisme vous semble poser un problème aux Français, mais le remplacer par un “quatre quarts” ne crée t-il pas un peu plus de confusion?
    Je lui préfère le bon vieux clivage gauche/droite qui a au moins le mérite d’inviter les individus à lire la politique de l’un des deux réels points de vue: Le libéralisme ou le socialisme.

  3. Bonjour Mr Maudrux,
    A partir du moment ou on veut garder l’europe en la réformant , qu’on veut chasser les extrêmes et sachant que la classe politique de ces 20 dernières années est honnie avec un besoin absolu de changement pour ne pas dire d’assainissement, le choix est plus que limité. Et si ça ne va pas, alors dans 5 ans, c’est la catastrophe quasi assurée. Qu’en pensez- vous? Merci

    • Très franchement, je ne sais pas s’il faut garder l’Europe ou non, du moins sous son fonctionnement actuel. Les avantages ne sont pas visibles, donc y en a-t’il ?. Je ne sais pas non plus si c’est grave ou non d’en sortir (certainement gênant à court terme, mais sur le long terme ?), et je pense que c’est la même chose chez les pour ou les contre, y compris chez les “experts” et chez les journalistes qui dissertent sur le sujet. Ce n’est pas un sujet principal pour moi, mais impatient de voir le résultat avec l’Angleterre. Ce sont les seuls qui pourront nous dire si c’est bien ou non d’en sortir.
      Besoin de changement ? Evident, vital. Je crois que les Français en ont conscience, c’est pour cela qu’ils sont sortis du “bi-partisme” gauche-droite qui ne marche pas. Mais en voyant que c’est en schématisant 1/4 extrême droite, 1/4 extrême gauche, 1/4 centre droit, 1/4 centre gauche, manifestement ils sont perdus, ne sachant pas dans quelle direction aller.
      Il est peu probable que le gagnant ait une majorité à l’Assemblée, et si cela pouvait déboucher sur une proportionnelle, peut être que cela déboucherait aussi vers le fondement de toute démocratie : elle est plurielle et doit se faire sur des alliances recueillant la majorité, cette fois sur les sujets, plus sur les partis. Cessons de brandir le spectre de la 4è ingouvernable faute de majorité, dont on a vu que cela ne marchait pas mieux. Mettons nous d’accord sur des idées, pas sur une gouvernance.