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Nausée politico-syndicale

Le Président de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des Professions Libérales (CNAVPL), qui gère notre régime de base et de plus en plus malheureusement nos complémentaires « autonomes » doit être renouvelé début 2017, et les grandes manœuvres ont commencé.

Cette caisse a été indépendante pendant 70 ans, elle ne l’est plus depuis 2014 par la volonté de Monsieur Chassang et de la tutelle. En effet alors qu’il existe des élections dans nos caisses, lorsque la tutelle a voulu réduire nos libertés en 2014 avec une loi, Mr Chassang et l’UNAPL au lieu de combattre cette loi liberticide en a profité pour introduire les syndicats non élus dans le Conseil d’Administration. Cette loi prévoyait entre autres que le CA ne pouvait plus choisir librement son directeur, et maintenant c’est le Président que l’UNAPL a la prétention de désigner, faussant toute logique démocratique.

Le Président actuel ayant son mandat dans sa propre caisse qui expire en décembre, ne peut garder son mandat jusqu’en mars, date du renouvellement. Un premier scénario semble alors avoir été mis en place, avec une démission en novembre pour pouvoir ensuite revenir en tant que représentant de l’UNAPL en respectant le délai de carence, en échange de quoi il préparerait la place pour un représentant de l’UNAPL (le Dr Decalf ? Rappelons que ce dernier, retraité, a déjà été rejeté par les électeurs lorsqu’il a voulu être administrateur à la Carmf,). Des postes de vice-présidents ont commencé à être distribués pour assurer l’élection.

Il y a toutefois un hic. En effet les administrateurs non élus et désignés par les syndicats ont perdu leur poste en début de mois, suite à un recours en Conseil d’Etat. Ayant peu de chance de faire annuler la partie du texte concernant leur introduction, j’avais suggéré de contester leur légitimité attribuée sur des bases non acceptables, en l’occurrence le résultat des élections au RSI, nos caisses ne relevant toutes pas de ce régime. Le Conseil d’Etat nous a suivi. Un autre texte a été préparé, mais le Conseil d’Etat ayant estimé que la base utilisée pour la représentativité n’était pas bonne, le nouveau texte ne s’appuyant sur aucune base, il serait à nouveau contesté par la Carmf, probablement avec le même succès.

Donc changement de stratégie, et le dernier bureau de l’UNAPL a décidé que la Présidente de la caisse des pharmaciens devait se présenter (et des consignes seraient ensuite données aux différents représentants professionnels).

Avec un directeur aux ordres de la direction de la SS, avec un Président mis en place par le syndicat UNAPL, c’est la fin de l’autonomie de nos régimes, c’est supprimer le rôle des élus sociaux, avec des CA et des administrateurs élus fantoches. En effet tout serait décidé en amont entre UNAPL et ministère, sans que les administrateurs élus ne soient au courant.

J’ai un souvenir amer de ces pratiques peu démocratiques et de la probité de certains Présidents de caisses. Lorsque j’avais présenté pour la deuxième fois la réforme de retraite à la carte pour le RC à l’approbation de la CNAVPL (étape indispensable avant validation par la tutelle), la veille du CA, le bureau de la CNAVPL s’était déplacé à l’UNAPL (une première en 70 ans), avec les Présidents de la CNAVPL, des pharmaciens, des dentistes et des agents d’assurances qui ont joué à ce petit jeu pour discuter avec Mrs Chassang et Leicher (présent d’après mes infos, pourtant non UNAPL mais Chambres des PL, concurrents) pour savoir comment contrer la Carmf dans le vote du lendemain. Le politique, les magouilles ont primé sur le technique et l’intérêt des confrères.

J’ose espérer dans 3 mois un sursaut de la part des administrateurs de la CNAVPL pour ne pas rentrer dans ces combines et se mettre définitivement sous la coupe de l’alliance Ministère-UNAPL sur le dos des affiliés. J’ose espérer qu’un ou une courageuse se présentera pour s’y opposer. Je dis courageux car quand on n’est pas soutenu par un syndicat (qui tire ses fonds de la tutelle…) c’est un véritable sacrifice personnel quand on est indépendant et en exercice. Assurer la Présidence de sa caisse et de la CNAVPL avec une indemnité dérisoire n’est pas à la portée de tous. En place, je serais monté au créneau pour sauver l’honneur de nos caisses et défendre nos affiliés, mais Chassang et autorités ont anticipé en m’éliminant.

J’ai présidé une caisse avec un revenu professionnel de 100 000 euros et des indemnités de Président de 3 000 euros/an pendant 12 ans, 10 000 euro/an pendant 4 ans et rien pendant 2 ans, devant ferrailler avec des syndicalistes pouvant gagner plus 140 000 euros/an dont moins de 5 000 pour leur activité libérale. Défendre son gagne-pain est une chose, mais on aimerait savoir quels revenus on défend. La transparence est maintenant imposée aux élus de la nation, pourquoi ne l’est-elle pas pour les syndicats ?

Beaucoup d’amertume et de tristesse face à ces attitudes perverses qui gagnent petit à petit du terrain, dans l’indifférence générale.

Gérard Maudrux

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Un commentaire

  1. Cela fait presque 20 ans que je soutiens votre action .je vous suis très reconnaissant de votre engagement qui honore la médecine ditel liberale

  2. Merci GERARD de nous informer mais vraiment les pratiques que tu dénonces sont à faire vomir .il faut continuer la lutte amitiés

  3. Il faut que ce conflit d’intérêt insupportable cesse : les syndicats ne doivent vivre que de leurs cotisations et non pas être rémunérés à la signature de la convention. C’est indigne

    • Il n’y a pas que la signature de la convention. Il y a l’argent de la FMC qui au lieu d’être destiné comme le veut la loi aux confrères se forment, part aussi en “réunion de formation des cadres”, terme donné à nombres de réunions syndicales qui n’ont rien à voir avec une quelconque formation. L’opacité de l’utilisation de ces fonds est un vrai scandale, d’autant plus grave qu’il s’agit d’argent public. Le ministère charge l’IGAS de contrôler les placements de nos caisses, faits dans une transparence on ne peut plus totale, mais se garde bien de faire contrôler ce scandale alors qu’il en connaît toutes les pratiques illégales. Pour l’UNAPL, le FIFPL (formation des professions libérales) est doté de plus de 6 millions, géré uniquement sans contrôle par l’UNAPL, au grand dam des chambres de PL qui s’en plaignent, mais comme au ministère cela relève du bureau dirigé par Madame FATOME, je pense qu’ils peuvent attendre longtemps….
      Il y a aussi des possibilités de rémunération des cadres lorsque le syndicat passe des accords avec une mutuelle, une AGA,… en plaçant les cadres dans le CA par exemple. J’ai connu un président ami qui m’avouait 25 000€ avec l’AGA du syndicat, et plusieurs administrateurs de la Carmf étaient au CA d’une mutuelle et me signalaient plus de 35% de frais de fonctionnement.
      J’estime que quand on est à ces postes l’honnêteté vis à vis des adhérents ou affiliés impose que au moins le Président publie ses avis d’imposition, ce que j’ai fait à plusieurs reprises. Ces pratiques n’existe pas à la Carmf. J’ai aussi instauré que les 10 plus hauts salaires soient portés à la connaissance d’une commission composée de membres du CA (et n’augmentent pas sans notre accord), alors qu’avant c’était un sujet tabou. Constatant récemment cela à la Carmf, la Cour des Comptes a demandé à ce que cette commission de rémunération soit une règle dans les autres caisses.

  4. merci Dr Maudrux
    votre liberté de ton votre action tenace
    votre honneteté et votre probité
    détonnent dans ce monde de voyous

    vous nous laissez un brin d’espoir
    merci

  5. La mécanique incestueuse gagne partout du terrain dans toutes les structures de pouvoirs locales , nationales et internationales pour devenir la norme …
    ” Et l’ un des derniers dieux , l’ un des derniers suprêmes ,
    Ne doit plus se sentir tellement bien lui-même ..
    Un beau jour , on va voir le christ
    Descendre de sa croix en disant dans sa lippe
    Merde , je ne joue plus pour tous ces pauvres types …
    J’ ai bien peur que la fin du monde soit bien triste . ”
    Le Grand Pan ( Georges Brassens )

    • Ils ont voulu me faire taire, c’est une bonne raison pour continuer, cette fois sans le devoir de réserve.Avant je donnais le dessus sans tricher avec ce que j’en pensais, maintenant je donne le dessous.