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Clientèle (taxis) et patientèle (médecins).

L’Etat se propose de racheter les licences de taxi pour sortir d’une impasse : comment ouvrir le marché, dont on a besoin et qui se fera de toutes manières, sans avoir de problème avec ceux à qui on a vendu de lourdes plaques en échange d’un monopole devenu intenable.

Cela me rappelle un peu un édito que j’avais fait il y a une dizaine d’années, avec une solution pour que la patientèle retrouve sa valeur d’antan en réglant aussi en partie les problèmes de sur et de sous densité médicale. Cela passait par le rachat par les caisses de patientèles dans les zones sur denses, et de les offrir gratuitement dans les zones à sous densité. J’avais écrit que si on n’y réfléchissait pas, nos patientèles ne vaudraient plus rien et que nous aurions un jour un numérus clausus à l’installation sans contrepartie. Nous y arrivons petit à petit.

Le nombre de taxi est bloqué en France par l’administration, avec 55 000 licences dont 18 000 sur Paris. Les prix vont selon les villes de 100 à 200 000 euros (jusqu’à 350 000), soit 3 fois l’ex prix d’une patientèle. Le total pour l’Etat a été chiffré entre 5 et 8 milliards.

Saluée par la base, ma proposition avait été repoussée par les syndicats : demander à l’Etat est une utopie. Même chose dans ma proposition chiffrée de fermeture de l’ASV avec maintien des droits achetés, où l’Etat, vu sa responsabilité, devait mettre au pot 25%, soit 4 milliards étalés sur plus de 30 ans. Utopique, impensable.

Et pourtant, certains syndicats arrivent à faire payer l’Etat pour ses erreurs. Il suffit d’y croire, d’avoir raison, et surtout, surtout, de reconnaître qu’il y a une erreur à réparer. Tant qu’on n’a pas conscience de ses erreurs, c’est effectivement utopique. Il y a aussi des erreurs qui arrangent leurs auteurs qui ne sont alors pas prêts de les reconnaître…

Pour les taxis, il y a bien une proposition pour ces énarques qui n’écoutent pas : augmentons significativement le nombre de licences (on a peu de taxis comparé à l’étranger). La vente de ces licences à prix raisonnable doit être reversée intégralement à ceux qui en ont acquis une a prix déraisonnable, afin que tous arrivent au même prix, 30-40 000 euros. N’ayant plus la lourde charge de remboursement, les taxis actuels supporteront alors la concurrence. 200 000 euros, c’est 10 000 euros par an pendant 20 ans plus les intérêts.

Supprimez leur plus grosse charge et donnez leur l’allocation universelle, les prix vont chuter et tout le monde prendra le taxi et quelques dizaines de milliers d’emplois auront été créés. C’est fou la capacité qu’a notre pays à se mettre dans des cercles vicieux et son incapacité à enclencher des cercles vertueux. Tout simplement parce que le peuple le plus intelligent du monde administré par la plus grande école du monde est incapable d’admettre ses erreurs et donc de se remettre en question et de les corriger. Impossible est français.

Gérard Maudrux

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Un commentaire

  1. La revente des patienteles avaient deux intérêts
    De santé publique de transmission des dossiers sans rupture ,
    De gestion permettant de régler les impôts de la dernière annee d activité quand le montant des retraites ne le permet pas .
    A l heure du passage à la retenue à la source battons nous pour que la dernière annee d activité soit exemptée d impôt et que le passage à la retraite corresponde au passage à la retenue à la source , un bon combat syndical qui ne coûterait pas plusieurs milliards d euro

  2. et pourquoi pas dans la même idée racheter le fonds de commerce des pharmacies qui font faillite à la vitesse grand V ( une tous les trois jours).

    • Le problème des pharmacies est sans doute qu’ils ont mal géré le monopole, en en abusant. Il y a quelques années, le fonds se vendait à des prix délirants, que les nouveaux avaient du mal à rembourser pendant des années, comme les taxis.En vendant comme les plaques 4 fois le prix, si la marge se resserre, le professionnel ne peut plus suivre. Les pharmaciens ont leur part de responsabilité ayant mal géré le problème, l’Etat n’est pas intervenu dans le prix (sinon dans le numérus clausus). Pour les taxis, c’est différent, puisqu’il me semble il vendait les droits.
      Comme souvent, dans les deux cas, les anciens qui n’ont pas acheté ou peu cher en ont profité à la revente, et la génération suivante paie les pots cassés des excès. Pas facile à réguler tout cela.Surtout quand on refuse de prévoir.
      Pour ma part, en faisant venir des associés à bas droit d’entrée, en revendant à bas prix, j’ai toujours inculqué un principe : on ne doit pas gagner sa vie sur le dos des confrères, mais par le fruit de son travail. Mes associés et successeurs en ont toujours été reconnaissants et on a toujours travaillé ensemble avec plaisir. Après mon départ, l’un a transgressé cette règle, et après 25 ans de vie en harmonie, il a fallu moins de 5 ans pour que cela éclate.
      C’est en ne respectant pas ces valeurs que le système déraille.

  3. Pertinent ! Ne pas vendre ou acheter nos “licences” devient contre productif. De ce fait il n’y a pas de possibilité simple et financée pour une pondération étatique….et comme l’Etat gère…