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Ministres : quelles qualités ?

J’ai mis 10 ans pour comprendre quelles qualités il fallait pour être ministre. Je l’ai compris quand j’ai découvert que le directeur de cabinet, plus proche collaborateur du ministre, sur qui il doit se reposer en toute confiance, il ne le choisit pas, il ne le connaît pas. C’est l’Elysée et Matignon qui le choisissent.

Le directeur de cabinet fait la politique, aux ordres de celui qui l’a nommé, et le ministre n’est là que pour présenter la chose. Il y a le marionnettiste (discipline enseignée à l’ENA), et la marionnette.

C’est pour cela qu’on peut voir des ministres successivement à l’éducation, aux armées, à la santé, à la culture. Aucune connaissance n’est requise dans le domaine de compétence du ministère. Au contraire, en général ceux qui ont des connaissances ne font pas long feu : E Hubert, L Schwartzenberg, T Breton, … Tu fermes ta g.. ou tu t’en vas, donc moins on connaît, plus on dure.

Les compétences requises sont un peu celles des présentateurs télé, qui arrivent sur un plateau pour présenter une émission préparée par d’autres. Cela doit donc être un bon présentateur et un bon acteur, jouant une pièce qu’il n’a pas écrite et devant être capable de faire semblant de connaître. Ainsi la nouvelle carrière médiatique de notre ancienne ministre de la santé, n’est pas étonnante, c’est une activité où elle peut mettre en valeur les qualités nécessaires pour diriger un ministère. A contrario, on peut donc penser que Dechavanne, Arthur et beaucoup d’autres feraient d’excellents ministres. Je ne plaisante pas.

Gérard Maudrux

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5 commentaires

  1. Bonjour
    j ai lu votre article et je le trouve intéressant ca donne une idée de ce que vous pensiez de role de ministre , cependant , je pense qu’ au final il s’agit d un jeu de pouvoir dans lequel le fort qui decide peu importe sa nomination ( multinational , des investisseurs , Ministre , des parties politique ….) .

  2. Analyse partiellement exacte à l exception notable de quelques individu(e)s,je pense a TAUBIRA qui aurait eu plutot tendance à épuiser ses directeurs de cabinet.. et probablement TOURAINE dont une IRM fonctionnelle montrerait surement que la moitie droite du cortex est muet!!

    • Il ne faut effectivement pas généraliser, mais quand même. Ici, ce n’est pas une exception : elle n’est pas d’accord et elle veut le dire, donc elle doit partir. Si elle veut rester, elle la ferme et garde son poste pour défendre la politique faite par d’autres, c’est bien ce qu’on demande à un ministre.
      Autre exemple récent avec ces propos de Valls il y a 2 jours, concernant le RER E : “J’ai décidé et nous avons décidé avec Alain Vidalès, secrétaire d’Etat aux transports,…”. C’est lui qui décide, le ministre exécute et n’a même pas le droit d’annoncer une mesure avant le premier ministre ou le Président (cela arrive de temps en temps, on parle alors de cafouillage et il y a rappel à l’ordre).
      Pour moi la seule exception actuellement, c’est Macron, qui dit ce qu’il pense, éclipsant son ministre de tutelle et le premier ministre. Parfois c’est calculé, ici je pense que c’est spontané. Cette situation est assez rare, elle perdure car il est populaire et parce que l’opinion publique est à contre courant avec le Président, sinon il aurait sauté depuis longtemps.