14

Prélèvements et gilets jaunes


Je n’ai pas l’impression qu’une quelconque leçon ait été retenue concernant les motifs de soulèvement des gilets jaunes. Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Le message était pourtant clair : on en a marre de se faire taxer de tous les côtés, avec augmentations sans fin. Stop. La réponse telle que je la vois aujourd’hui est à l’opposé : qui et comment taxer plus, comment le faire pour que cela se voit le moins possible. Même le dernier Capital titre : « Où trouver l’argent ? ».  Le débat : faire payer les riches, lesquels ? Retour à l’ISF, augmenter l’IFI, les droits de successions, faire payer les entreprises, lesquelles ?… Première mesure, 500 petits millions à récupérer sur les GAFA.

Taxer les autres, c’est taxer tout le monde et c’est une belle manipulation de l’opinion. Chaque fois qu’une entreprise a un prélèvement supplémentaire, taxe ou simplement augmentation des coûts, c’est obligatoirement reporté sur le coût des produits ou des services, in fine c’est le consommateur qui paye. Taxer les entreprises, c’est obligatoirement taxer les clients selon le principe immuable des vases communicants. Rappelez-vous les compteurs Linky : on a empêché Enedis de le facturer directement aux clients, et on a bien dit que c’était pour protéger les consommateurs. Comment croyez-vous que ces compteurs sont payés : par de l’argent tombé du ciel sur le compte d’Enedis, ou par vos factures, de manières invisible, noyé dans la masse ?

Non, la réponse à la surtaxe ne passe pas par d’autres taxes moins visibles. Il n’y a qu’une solution, elle est pourtant simple : pour taxer moins, il faut dépenser moins. Comment peut-on à ce point manquer de bon sens. Je n’ai rien vu depuis 3 mois, depuis 2 ans, depuis plus longtemps qui aille clairement dans ce sens. Il y a pourtant de plus en plus urgence.

La France détient plusieurs records du monde en ce qui concerne les prélèvements, qui sont de vrais boulets. Résultat, chaque fois que la croissance repart en Europe ou dans le monde, nous sommes les derniers à en profiter, chaque fois qu’elle freine, nous sommes les premiers à en profiter. Dans ces conditions, toute réforme économique, notamment sur le travail, ne peut produire d’effet, le coup de frein arrivant avant que l’on ait eu le temps d’accélérer.

On sait où sont les problèmes, on sait ce qui coûte et ne rapporte rien, mais pourquoi personne n’a le courage de faire ce qu’il faut ? Nos hommes politiques préfèrent la fuite en avant, préfèrent les dépenses aux économies. Nous avons la plus grande école d’Administration au monde, mais la plus mauvaise administration, et la dégradation semble inversement proportionnelle aux sommes que l’on y consacre. Il serait temps d’inverser ce cercle vicieux : plus je dépense, moins je suis efficace, plus j’ai besoin.

J’ai l’habitude de critiquer, mais j’ai aussi l’habitude chaque fois d’apporter une réponse à ces critiques. Il existe des mesures simples, qui ne coûteraient rien et qui rapporteraient des milliards et sans agresser quiconque. En voici quelques-unes dans les prochains billets.

Gérard Maudrux

Répondre à GUISET Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

14 commentaires

  1. Tout à deja était dit par l ifrap, plus de liberté, plus de concurrence y compris en matière de retraite ou l on devrait avoir le choix de la capitalisation

  2. C’est de plus en plus évident : tous ces énarques et hauts fonctionnaires ne veulent rien changer, la soupe est trop bonne. Ils feront tout pour se cramponner à leur rocher, tels des arapèdes, en essayant de nous faire croire qu’ils sont indispensables, que nous sommes toujours en démocratie, et qu’ils savent mieux que nous ce qui nous convient. Ils n’ont même pas peur de nous traiter d’imbéciles. Je ne crois pas qu’ils soient sourds, ils entendent parfaitement, mais se remettre en cause et s’intéresser à leur concitoyens est hors de question. A ce moment là ils deviendraient des hommes politiques, ce qu’ils ne veulent à aucun prix. C’est beaucoup trop exigeant. Notons au passage qu’il n’y a aucune différence entre la “gauche” et la “droite”, nous en avons pris plein la figure depuis 40 ans quel que soit le gouvernement : réglementations, taxes, impôts etc…La prochaine révolte risque, s’ils ne font rien pour les Français, d’être beaucoup plus violente. Ils le savent aussi et en ont peur.

  3. Tout le monde prône la voiture électrique, vivement qu’elles le soient toutes, c’est à dire que les dizaines de milliards que rapportent les taxes à la pompe vont disparaître.
    Comment vois tu que l’on va pouvoir les compenser ?

    • Par de nouvelles taxes sur l’électricité, bien sûr. On a poussé à se mettre au gaz, pour ensuite le taxer plus. On a poussé à acheter des diesels, après on les taxe.

  4. J’attends depuis plus de 7 mois que la mairie d’une ville de province et l’architecte des monuments de France se mettent d’accord pour m’indiquer le type d’huisserie double vitrage que je pourrai mettre à la maison familiale que je loue : sans parler de moi , conséquences pour l’activité des menuisiers, des peintres qui doivent passer après, de locataires éventuels pouvant bénéficier d’une maison très bien placée pour les écoles … et l’écologie dont on nous rabat les oreilles ; c’est à hurler ! Macron avait promis la simplification administrative ; je ne vois venir que plus d’administration!

    • La simplification des multiples centres de décision, de l’organisation de notre territoire, c’est le prochain billet. Des milliards de bénéfices.

  5. Deux commentaires simples :
    Gerard semble penser que c’est le politique qui dirige. Je pense qu’il se trompe, mais il sera d’accord.
    1. La gestion a été confiée à des administratifs qui ont pris le pouvoir. Non seulement ils font tout pour augmenter tout le temps, les services plus ou moins utiles, pour justifier leur présence dont augmenter les ressources sur la bête donc nous, et seul leur importe leur survie quitte a ceux que tous les autres crèvent !
    2. Deuxièmement, les administratifs ont si bien compris le système qu’ils ont quizzé les politiques et les remplacent aussi au niveau politique, directement ou en les sabotant dès que ceux-ci ne les soutiennent plus
    Au total je ne partage pas la conception de GERARD, car les politiques sont devenus des potiches au milieu de ceux qu’ils ont nommés pour gérer et qui exercent maintenant à la fois la gestion et la décision
    Amitiés
    J GUISET

    • Depuis des années, je ne dis rien d’autre, et je suis bien placé pour l’avoir constaté de l’intérieur. Ce sont les énarques qui dirigent le pays. Pourquoi un ministre peut être un jour aux armées, un autre à la culture ou à l’éducation ? On ne leur demande pas de compétences dans le domaine du ministère, mais d’être de bons acteurs, de bon présentateurs (cf aussi Bachelot, qui le démontre autrement). Le chef est le directeur de cabinet, qui n’est pas choisi par le ministre, mais par les énarques de Matignon et de l’Elysée. Il fait la politique, le ministre la présente. Pour les députés, ils savent qu’ils ne servent pas à grand chose, la majorité votant selon les ordres de ces “administrateurs”, à la demande du Président, sinon ils ne retrouvent pas leur postes, la carrière est plus importante. J’ai entendu une fois un énarque dire : “les députés feront comme on leur dira”. Et si un jour il leur prend l’idée de présenter et de voter une loi qui ne plaît pas à ces messieurs, les décrets d’application ne sortent pas ou dénaturent la loi.

    • Personnellement je produis des chroniques libérales sur Boulevard Voltaire (1,5 millions/vues/mois) qui est très accueillant. Cela dit, ça ne touche que ceux qui pensent déjà à peu près comme nous, comme l’Huma ne conforte que les communistes… C’est tout le problème de la communication.

  6. Et pourtant tout le monde hurle à la politique “ultralibérale ” de Macron et comme elle ne donne pas de résultat probant revenons à la bonne vieille politique socialiste encore plus de dépenses publiques….